Dans le cadre des Journées sociales, 2 élèves de rhéto de l’Institut Saint Boniface – Parnasse découvrent ATD Quart Monde Belgique et participent aux actions du mouvement pendant trois jours. Voici ce qu’ils en ont retenu.
« Le 17 octobre dernier avait lieu la Journée mondiale de la lutte contre la pauvreté. De tels évènements nous font prendre conscience que la misère réside dans notre entourage, plus fortement encore que ce que nous pouvions imaginer. Avec les évènements actuels, considérés comme prioritaires par la société, cette problématique pourtant bien présente s’en trouve reléguée au second plan. Notre propre confort masque la réalité, au point de rendre les plus démunis totalement invisibles à nos yeux.
Néanmoins, il est important de retenir les efforts fournis par l’État, en plus des nombreux volontaires, dans la lutte contre la précarité. Cependant, ce combat n’est pas toujours mené de la bonne manière et peut parfois provoquer l’effet inverse que celui escompté. En effet, ceux qui survivent grâce à une générosité régulière risquent de s’y accommoder sans avoir la possibilité de trouver une indépendance. Cela entretient la pauvreté mais ne l’éradique pas. Cette aide est toutefois indispensable à la survie sans être une bonne alternative sur le plus long terme.
Autre problème : certains mouvements de solidarité pensent parfois mieux savoir le besoin des plus pauvres que ces derniers. Bien qu’involontairement, cet assistanat forme des rapports de dominance de telle sorte que les démunis peuvent se sentir redevables vis-à-vis de leurs bienfaiteurs. Dès lors, ces personnes se retrouvent confrontées à une perte de dignité et de confiance affligeante. Ne serait-ce pas préférable de questionner les personnes du quart-monde à propos de l’aide qu’elles désirent et qui leur serait la plus bénéfique ? Après tout, la liberté fondamentale du choix doit être respectée pour chacun, d’autant plus lorsqu’elle a un rôle capital dans l’épanouissement d’un être en difficulté.
D’un autre point de vue, il est propre à l’Humain de fonctionner en groupe ainsi que de prendre part à la vie en société. Les personnes en difficulté n’y font pas exception et ont également le droit de goûter aux plaisirs des responsabilités. Or, ils n’en ont pas toujours l’occasion. Ils sont alors aux yeux de nos démocraties absolument invisibles. ATD Quart Monde leur permet d’apprendre par eux-mêmes à s’exprimer en public afin que leurs opinions puissent enfin être considérées. Cela rétablit leur appartenance à une communauté.
Finalement, l’idée que nous voulons transmettre est la suivante : ne pas faire « à la place » mais bien accompagner autrui sur le chemin de l’indépendance. Autrement, les plus dépourvus garderont le sentiment d’assistance et celui d’être toujours inférieurs à leurs contemporains. »
Écrit par François-Joseph et Tanguy