Mila, notre stagiaire ASF de l’année 2020-2021, termine son expérience à ATD Quart Monde Jeunesse. Elle nous écrit ce qu’elle a vécu durant cette année particulière. Elle a aussi répondu en vidéo aux questions que son équipe lui a posées.
Mon année sociale à Bruxelles avec ATD Quart Monde Jeunesse touche à sa fin et je commence à réfléchir à mes expériences, mes impressions et mes questions.
Un agenda rempli et varié
Grâce aux diverses tâches que j’ai réalisées, je pourrai emporter de nombreux souvenirs d’ATD Quart Monde. Pour moi, la semaine commençait souvent par une journée de travail avec Cédric. Ensemble, nous avons peint deux pièces de la Maison Quart Monde, enlevé du papier peint, débarrassé des pièces, écrit des banderoles ou pris en charge d’autres choses qui devaient être faites. L’accompagner une fois par semaine m’a fait très plaisir et j’ai beaucoup appris avec lui.
J’ai également préparé, accompagné et suivi la bibliothèque de rue de Molenbeek tout au long de l’année. J’ai été impressionné par l’ouverture d’esprit des enfants et leur intérêt pour les différents sujets. Nous avions toujours des choses à discuter et nous avons pu apprendre à nous connaître de mieux en mieux.
Le reste de la semaine, je l’ai passé principalement au bureau, à traduire des textes pour le site allemand de Joseph Wresinski, à rédiger des articles, à coordonner les contacts avec les bureaux germanophones d’ATD ou à trier des étagères. Depuis quelques mois, je travaille avec le bureau Jeunesse et le bureau Communication sur un projet de carte de vœux, qui sera publié en hiver. J’ai également participé à certains projets vidéo de la Dynamique Jeunesse.
Réflexions autour de mon année
Lorsque j’ai fièrement quitté l’école il y a un an, avec mon diplôme d’entrée à l’université fraîchement acquis, il me semblait qu’il y avait une réponse à tout. Tout dans ma vie semblait logique et tangible. Il me semblait que tout était possible si on était assidu. J’ai appris des règles, des opinions et des idées que je pouvais ensuite résumer ou évaluer. Rétrospectivement, j’ai le sentiment que de nombreuses questions posées à l’école sont solubles mais ne représentent pas l’éventail des questions qui doivent réellement être résolues.
Ici, à ATD Quart Monde, j’ai eu un aperçu plus approfondi de diverses structures sociales, pour l’amélioration desquelles il ne suffit pas d’être travailleuse. Leur changement n’est pas une question de volonté, mais nécessite plutôt une remise en question de notre système. Mon Service de Paix avec ATD Quart Monde m’a appris qu’il n’y a pas toujours une réponse directe à tout, et encore moins une solution.
Les projets de l’Aktion Sühnezeichen Friedensdienste
L’organisation responsable qui m’a accompagnée pendant mon Service de Paix est l’Aktion Sühnezeichen Friedensdienste (ASF). Nous avons eu des séminaires de plusieurs jours à Mons et à Bruxelles et nous aurons un séminaire final. Pendant l’hiver, où seuls des séminaires en ligne ont pu avoir lieu en raison de la pandémie, nous avons abordé des sujets tels que la pauvreté et la situation des Ouïghours. Nous avons aussi fait une visite guidée d’Anvers avec Henriette Kretz. Henriette a survécu à l’Holocauste en tant qu’enfant juive. Ses histoires sont très émouvantes et nous rappellent l’importance de ne jamais oublier ce qui s’est passé.
Comme l’Aktion Sühnezeichen Friedensdienste s’intéresse essentiellement à la culture du souvenir, j’apprends beaucoup sur les sujets historiques. J’aime échanger avec les autres volontaires d’ASF et apprendre de nouvelles choses avec eux.
Dans mon projet, l’histoire joue un rôle plutôt mineur par rapport au présent et au futur. Je trouve donc formidable que mes amis qui travaillent dans les archives et les projets historiques peuvent m’expliquer beaucoup de choses. C’est pourquoi, par exemple, j’ai rendu visite à Jakob dans la caserne de Dossin à Malines en juillet.
Ce que je garde de mon année en Belgique
Malgré la pandémie, j’ai pu rencontrer des gens formidables pendant mon séjour à Bruxelles. Je vis avec Laura et François qui sont en découverte du volontariat. Nous nous entendons très bien et nous faisons des soirées ensemble. Souvent, les amies de Laura et Matthias (également un volontaire d’ASF) viennent chez nous pour discuter. C’est comme ça qu’on a passé l’une ou l’autre soirée pluvieuse de confinement ensemble. Grâce à mes colocataires, je parle de mieux en mieux le français.
L’une des meilleures choses que je retiendrai de Bruxelles est sans aucun doute l’amitié avec Laura et François.
Après mon Service de Paix, je veux continuer à travailler sur des questions sociales et chercher des solutions aux problèmes sociaux. J’ai donc demandé à étudier l’économie sociale à l’université de Hambourg.